ANOUILH (Jean)

Réunion de 2 lettres et un billet autographe, signé, 1959, 1971; env. 4 pages in-4."Je vous joins ce mot"privé". Ma lettre... voulez-vous la tenir secrète jusqu'à là ? Je n'ai averti qu'Yvernel, par honnêteté pour qu'il ne signe pas avec vous croyant créer cette pièce. Je vous signale d'ailleurs qu'il y a beaucoup de chances pour que les représentations de Becket se poursuivent l'année prochaine. Ce n'est pas seulement le départ de Meyer qui m'enlèverait le seul élément de ma distribution dont je ne voulais pas. Ce n'est pas seulement le Théâtre de Paris que j'exècre et où je n'ai jamais voulu être joué. C'est la crainte de l'arbitraire. Votre ministre a dit que la liberté appartenait à ceux qui l'ont conquise. J'ai conquis la mienne en vingt-sept ans de théâtre où je n'ai fait que ce qui m'amusait sans tenir compte ni de la mode, ni du sérieux de la littérature, ni de la critique, ni des opinions reçues. Il m'est pénible de me demander si je vais plaire ou non, au patron - à un patron que je n'ai pas choisi. Je donnerai ma pièce dans un des plus petits théâtres de Paris, où je fera ma cuisine tranquille. Vous n'ignorez pas que c'est un travers de cuisiniers d'être pleins de susceptibilité". -"Il serait tout de même inconcevable que, victime comme la plupart des parisiens, de la politique des groupes, je ne puisse pas, puisque cette maison m'a fait l'honneur de me demander d'être un de ses auteurs, assister à Richard III et au Malade. Je n'ai pas le temps matériel de m'inscrite à la G.G.T."