AFFAIRE SACHA GUITRY (1944-1947).

F) Quatre ans d'occupation Extrait de cet ouvrage, comportant (avec des variantes) : 1) Préambule. Manuscrit autographe (au crayon), 3 pages 1/3 in-4. D'ordinaire, voici comment les choses se passent. 1° Un crime est commis 2° Un homme est soupçonné 3° On l'interroge 4° On l'inculpe 5° Et enfin on le met en prison. Or, c'est exactement le contraire, pour moi, qui s'est produit. 1° On m'a en prison - d'abord 2° On m'a, par la suite, inculpé 3° On m'a interrogé 4° Puis l'on m'a soupçonné de n'être pas coupable 5° Et l'on s'est enfin demandé quel crime j'avais pu commettre - pour avoir été mis en prison. " Et je l'ai dit d'ailleurs au juge d'instruction. Je lui ai dit : - Monsieur, vous qui connaissez à présent mon dossier, me feriez-vous mettre en prison ? - Sûrement pas, Monsieur Guitry. - Donc, j'en conclus, Monsieur que si je n'avais pas été mis en prison, je ne serais pas devant vous. " Telle est la vérité. Elle n'en est que plus originale - mais n'en est pas pour ça plus drôle. " La Radio de Londres avait dit de moi des horreurs - et j'étais désigné par l'un de ces messieurs " qui parlaient aux Français " comme le plus abject de tous les collaborateurs. Ils n'en disaient pas davantage ; ils ne citaient pas un seul fait - bien entendu - mais ils me ficelaient au poteau par avance ". " Atelle enseigne que deux jours avant la Libération, le 23 août, j'étais appréhendé chez moi par trois hommes armés jusqu'aux dents mais dépourvus de tout mandat. Haut les mains, mitraillettes et tout ce qui s'ensuit - comme pour Al Capone ou Landru, c'est bien simple ! Mairie, Dépôt, Vel d'Hiv, Drancy, Fresnes -, puis le juge Angeras avant un autre juge encore, M. Raoult - moi, qui manquais d'instruction, je fut gâté ! " 2) Réflexions 1 page autographe in-4 (crayon), avec croquis (vraisemblablement la cellule 42 au Dépôt). " Réflexions qui, je veux l'espérer, répondent à toutes les questions que celui qui me lit s'est peut-être posées à lui-même au cours de sa lecture "... 3) Curios