Talien (Thérésia Cabarrus, Mme),

surnommée "Notre-Dame de Thermidor". - Lettre autographe signée "Thérèse Cabarrus" à la citoyenne Constance Nairac, de Bordeaux. Paris, 1er fructidor an II (18 août 1794). 2 pp. 1/4 in-4, adresse, trace de cachet. Lettre évoquant à la fois les heures passées à Bordeaux et les jours de soulagement et de bonheur qui suivirent la chute de Robespierre. (Thérésia Cabarrus, alors comtesse de Fontenay était emprisonnée à Bordeaux lorsque Tallien, le proconsul de la Gironde, s'en éprit. Devenue sa maîtresse elle le suivit à Paris. Au 9 thermidor, Tallien attaqua Robespierre avec violence, tant pour des raisons politiques que pour sauver sa maîtresse et lui-même). " ...Je ne doute point de ma Constance de ton amitié et je suis convaincue qu'elle n'a point été blessée par l'adversité ; ce serait t'outrager et je te rends assez justice pour juger ton coeur par le mien. Je n'ai jamais craint de me compromettre pour l'innocence opprimée..." Mme Tallien estime qu'il faut vendre le plus d'objet lui appartenant : ses guitares, son serre-papiers en acajou, ses orangers qu'elle regrette, son cheval et son cabriolet - "... Je me bornerai à te dire que Fontenay a fait mille infamies, m'a vendu des maisons, des terres qui n'étaient point payées et qui étaient vendues par lui argent comptant, ce qui diminue considérablement ma fortune... " Elle demande qu'on lui envoie du sucre, du café, de l'huile et du savon. " ...Tallien, t'aime et t'embrasse de tout coeur, n'en dis rien à ton mari en femme prudente... Paris est calme, heureux, la sérénité est sur tous les visages. Vive, vive à jamais la république ; périssent les factions les intrigants ; voilà le voeu d'une de leurs victimes... ".